Carême 2025: le Pape invite à se convertir à l’espérance
Dans son message de Carême, le Pape François reprend le thème du Jubilé, « pèlerins d’espérance » pour inviter l’Église toute entière à se convertir. Chaque chrétien doit prendre conscience de sa situation de pèlerin, et marcher avec les autres enfants de Dieu vers la « grande promesse » : la vie éternelle.
Le Pape François a décliné le thème jubilaire de l’Année Sainte pour son message de Carême, l’intitulant « Marchons ensemble dans l’espérance ». Cette période de 40 jours avant Pâques débutera le mercredi 5 mars et s’étendra jusqu’au dimanche de Pâques, le 20 avril. Ce temps de purification pour « préparer nos cœurs et nous ouvrir à la grâce de Dieu », précède « le triomphe pascal du Christ-Seigneur, sur le péché et sur la mort », souligne le Saint-Père. Cette résurrection est au cœur de la foi chrétienne, et « le garant de la grande promesse du Père qu’est la vie éternelle déjà réalisée en son Fils bien-aimé ».
Dans son message publié ce mardi, François explicite trois appels à la conversion « que la miséricorde de Dieu adresse à tous, en tant qu’individus comme en tant que communautés »: le pèlerinage, la synodalité et l’espérance.
L’exemple de l’Exode
Le Carême fait référence à plusieurs passages bibliques, mais le Souverain pontife choisit cette année « le long voyage du peuple d’Israël vers la Terre promise, raconté dans le livre de l’Exode ». Libéré par Dieu, de l’esclavage d’Égypte et guidé par Moïse, le peuple élu chemine pendant plus de 400 ans vers la Terre promise. Cet épisode, explique François, nous fait penser à « tant de frères et sœurs qui, aujourd’hui, fuient des situations de misère et de violence, partant à la recherche d’une vie meilleure pour eux-mêmes et pour leurs êtres chers ».
Assurant que « nous sommes tous des pèlerins », François lance son premier appel à la conversion, à cette condition itinérante. Il propose d’ailleurs une confrontation « concrète » à la réalité d’un migrant ou d’un pèlerin, à l’occasion du Carême, afin de « découvrir ce que Dieu nous demande pour être de meilleurs voyageurs vers la maison du Père ». Les questions que chacun peut se poser sont les suivantes : « Suis-je vraiment en chemin ou plutôt paralysé, statique, dans la peur et manquant d’espérance, ou bien encore installé dans ma zone de confort? Est-ce que je cherche des chemins de libération des situations de péché et de manque de dignité? ».
Marcher ensemble
François choisit ensuite une réflexion sur l’adverbe « ensemble ». « Marcher ensemble, être synodal, telle est la vocation de l’Église », souligne le Pape dans une référence au récent Synode. Sous l’impulsion de l’Esprit Saint, « les chrétiens sont appelés à faire route ensemble, jamais comme des voyageurs solitaires ».
Pour le Carême de cette année, le Souverain pontife demande à chacun de s’interroger sur sa capacité à marcher avec les autres.
« Demandons-nous devant le Seigneur si nous sommes capables de travailler ensemble, évêques, prêtres, personnes consacrées et laïcs, au service du Royaume de Dieu; si nous faisons en sorte que les personnes se sentent faire partie intégrante de la communauté ou si nous les maintenons en marge ».
« Allons dans la même direction, vers le même but, en nous écoutant les uns les autres avec amour et patience », encourage-t-il.
La conversion à l’espérance
Enfin, et c’est le thème central de l’année jubilaire, François invite à l’espérance, ciblant la raison première de l’espérance pour les chrétiens. « La mort a été transformée en victoire, et c’est là que réside la foi et la grande espérance des chrétiens : la résurrection du Christ! », écrit-il.
Pour le Souverain pontife, l’espérance, « l’ancre de l’âme », n’est pas une simple aspiration personnelle, mais pousse à agir. « Est-ce que je vis concrètement l’espérance qui m’aide à lire les événements de l’histoire et qui me pousse à m’engager pour la justice, la fraternité, le soin de la maison commune, en veillant à ce que personne ne soit laissé pour compte? », convie-t-il chacun à s’interroger.
Le Pape conclut son message sur des paroles de sainte Thérèse de Lisieux: « Espère, ô mon âme, espère. Tu ignores le jour et l’heure ».